LES PRISES
Hors du domaine maritime, la Prise est un ensemble de Prés. Mais Breuillet possède une façade sur la Seudre. Aussi, référons-nous au spécialiste de l’ostréiculture, Michel Grelon : "Autrefois on entendait par Prise l’ensemble des marais salants alimentés par un même jas (réservoir). Le cadastre de 1837 fait d’ailleurs état de La Prise du Grand Jas. Aujourd’hui, l’expression Prise de marais s’applique à un groupe de claires disposant d’un même réservoir d’alimentation. On parle également de Prise de marais pour désigner une certaine étendue de marais sans qu’il soit fait référence à son organisation."
Alain Bertin nous précise qu’une Prise est une conquête de territoire sur la mer. En effet, au XVIIème siècle, les autorités donnaient une zone d’estran (partie du littoral périodiquement recouverte par la marée) à celui qui s’engageait à endiguer. Il pouvait mettre en valeur cette zone en y créant notamment des salines. Le sel, qui permettait alors la conservation de nombreux produits de la terre et de la mer, constituait en effet une denrée essentielle pour l’économie de l’époque. Cette Prise (sur la mer) portait souvent le nom de son créateur devenu propriétaire (voir ci-dessous).
Nous avons compté sur le cadastre actuel de la commune, une quinzaine de Prises.
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  • Les Prises : face au Château Vert de l'autre côté de la Route de Royan et sur le bord de la Route de La Grange (Photo 1).
  • La Prise : Près du Logis de Chalézac, où ont été plantés des noyers, et en bordure du marais de Saint-Augustin (photo 8), près du Perditier.
  • Prise de Périssac : en bord de Seudre.
  • Prise du Four (photo 2) : en bord de Seudre. Le four qui a donné son nom à cette Prise servait à produire de la chaux. Un lieu-dit, en bordure du canal de La Meyre, près de La Poterie, porte toujours le nom de Four à Chaux.
  • Prise de Bourouil : en bord de Seudre. La Prise de Bourouil qui porte le nom de son créateur et premier propriétaire, ne figure pas sur la cadastre actuel de Breuillet.
  • Prise de chez Bonnin (photo 3) à l'est de Taupignac, des Gouin (à l'ouest du Bourg, près du Puits de Guillaumine), des Massé (à l'ouest du Bourg), des Aubains (photo 4) que l'hebdo La Seudre du 10/08/1879 nomme Aubiers, des Augreau (photo 5), des Boursures (photo 7), des Raumanes (photo 6) toutes ces dernières, en bord de Seudre). Pour tous ces toponymes inspirés par un nom de personne, voir CHEZ et LES. Notons que sur le cadastre de 1837, quelques orthographes diffèrent : Prise des Aubins et Prise des Romanes (ce qui peut laisser imaginer une origine différente et fort ancienne).
  • Prise de la Brissonne : Au Candé (photo 9) c'est à peu près l'actuel cimetière. Selon Raymond Doussinet : "L’idée de fleuve peut ne pas être absente dans les finales -onne". On remarquera sa grande prudence ! Plus loin, il ajoute : "Cette terminaison est particulièrement fréquente en Saintonge méridionale."
  • Prise de Coulonges : en bord de Seudre.
  • Prise de La Chaume : en bord de Seudre. Comme nous sommes ici dans le domaine ostréicole, c’est à la définition de Michel Grelon qu’il faut se référer. "La Chaume est un ancien abri rudimentaire, couvert de chaume, servant à ranger les outils et à faire de menus travaux, avant que soient construites les cabanes."
  • Prise de La Garenne : en bord de Seudre.
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Le cadastre de 1837 fait apparaître plusieurs Prises qui ont disparu des documents plus récents :
  • La Prise du grand Jas (jas = réservoir principal d'un marais salant./ Très grande claire ayant servi de jas). Elle se situait dans le secteur de Bourouil.
  • La Prise des Prés (un toponyme qui ressemble à un pléonasme !) dans le secteur ostréicole de Plordonnier passé à Mornac en 1883.
  • La Prise du Chay, près du Bois du Breuil, à droite du chemin decendant au marais. Chay vient du celtique chail, signifiant pierre. Peu de chances qu'il s'agisse d'un mégalithe, mais plutôt d'un monticule.
  • La Prise de la Grande Lande, au sud du Moulin de Taupignac.
  • La Prisse de Guillauminne (orthographe respectée), une exception qui figure seulement sur un acte de 1757.