BOUROUIL
VARIANTE : PRISE DE BOUROUIL
Bourouil se trouve au nord de Coulonges et de Périssac, dans la zone ostréicole, au bord du Chenal de Coulonges séparant les communes de Breuillet et de Mornac. Sur le cadastre de 1837, on relève le terme Marais de Bourouil. On y apprend qu'en 1840, cette zone baptisée Prise du grand Jas (Jas = réservoir principal d'un marais salant. Très grande claire ayant servi de jas.) avait été attribuée à Mornac avant de revenir à Breuillet, en 1883. Dans l'hebdomadaire La Seudre du 10 août 1879, on relève La prise du grand Bourouille (ainsi orthographié). Le même journal parle de la Prise du Port, le 1er mars 1936.
Émile Jeanneau, reprenant l’état des vaisseaux de l’Amirauté de Brouage de décembre 1696, signale la présence dans le port de Mornac de "33 bâtiments de 5 à 45 tonneaux". Dans cette liste, on relève : "Le Signe, 27 tonneaux, 50 ans, les sieurs Amians et Bourouil, propriétaires". On sait, par les descendants eux-mêmes, qu’une famille Bourouil (ou de Bourouil), fuyant les persécutions dont étaient victimes les protestants, a émigré quelques années plus tard, vers les Pays-Bas. Ont-ils embarqué à bord du Signe ?
Comme Alain Bertin, on peut penser que ces protestants, qui avaient activement participé à la mise en valeur du littoral par la création de Prises — notamment la Prise de Bourouil — ont apporté dans leur nouveau pays d’accueil, un savoir-faire fort utile. Il faut très certainement y voir l’origine de la construction de digues pour créer les polders.
Quoi qu’il en soit, si l’on en croit Frank Berton, le départ pour Rotterdam, vers 1750, de Pierre, baron d’Aulnis, seigneur de Bourouil et du Caillaud, fut difficile : "...ils mirent quatorze jours pour atteindre la pleine mer." Le même auteur nous livre une autre information intéressante : "Un descendant de ce réfugié, vivant en Hollande, est venu à Breuillet et a donné pour la sacristie du temple, le portrait de ses aïeux." Plus récemment, en août 1964, un autre descendant de cette illustre famille, à la recherche de la terre de ses ancêtres, s’est présenté à la cabane ostréicole d’Alain Bertin avec qui il a eu une passionnante discussion (Magazine Vivre à Breuillet numéro 40 de novembre 1995). Les descendants des Bourouil et des d’Aulnis de Bourouil ont conservé des liens avec quelques familles de Breuillet.