COULONGES
EXTENSIONS : CHENAL DE COULONGES, PRISE DE COULONGES,
VERSENNES DE COULONGES, ROUTE DE COULONGES
C'est le hameau le plus au nord du territoire breuilleton. Proche de la Seudre, il a donné son nom au chenal qui sépare notre commune de celle de Mornac, mais aussi à une Prise. La Route de Coulonges est celle qui conduit du Cailleau à Chaillevette. Sur le cadastre de 1837, on lit Coulonge (sans "s" final)
Selon Jacques Duguet, le terme Coulonges représente le latin Colonica, dérivé de Colonus "Cultivateur" qui est employé par Ausone au sens de "maison de cultivateur". "La maison du colon" et aussi "la métairie", enchérit Raymond Doussinet. Tandis que Pierre Miquel apporte une précision historique importante : "Les Colonica sont des terres cultivées par les colons du Moyen Âge, qu’il ne faut pas confondre avec ceux de l’Empire romain qui ont donné, en Allemagne, Cologne. Ainsi les villages gardent-ils aujourd’hui encore le souvenir d’un temps où leurs paysans étaient les colons du seigneur". Le mot étant sorti de l’usage avant les plus anciens textes de la région, on peut en déduire que ce hameau proche de la zone ostréicole était agricole comme le prouve le lieu-dit Les Versennes de Coulonges.
Arthur-André-Marie Éveillé, dans son glossaire, saintongeais va à contre-courant puisqu'il se réfère au vieux français coulon, pigeon. Nous ne le suivrons pas, en dépit d'une fort belle citation :
D'un coulun cunte que jadis
S'esteit seur une croiz assis.
(Marie de France, fable dou Coulon et dou Gourpil)
C’est dans la Chênaie de Coulonges que se réunissaient les protestants à l’époque des dragonnades. Le célèbre prédicant Pierre Bignon dit Pierre de Bienloin s’y illustra notamment. Émile Jeanneau précise : "vers 1750, des milliers de religionnaires se donnaient rendez-vous la nuit dans un bois alors très vaste mais réduit de nos jours à quelques arbres seulement. Il y a quelques années, les protestants de la région y venaient encore en pèlerinage". Frank Berton écrit qu’après une de ces assemblées tenue par Dubessé, le 18 avril 1750, "on rechercha la chaire qui avait servi au prédicant et l’on perquisitionna à cet effet à Coulonges..." Quant à Valentin Guillon, il évoque "un prêche présidé par Dubessé, rassemblant environ 4000 personnes, qui fut surpris par la maréchaussée de La Tremblade, le 17 juillet 1750".
D’autre part, selon Robert Colle : "À une époque indéterminée, furent creusés des fossés de défense encore un peu visibles (en 1978) dans le bois de Fonsac et la Chênaie de Coulonges." Le cimetière de la chênaie a été inscrit à l’inventaire historique en 1977.