LA RONCE et LA RONZE
EXTENSION : CHEMIN DE LA RONZE
L’origine du mot Ronce ne pose pas de problème dans une commune nommée Breuillet (petit bois) où, bien évidemment, les ronciers n’étaient pas rares. C'était manifestement le cas sur le bord de la D14, après le Magarin, en direction de La Tremblade (photo 1). En revanche La Ronze, de l'autre côté de la D14 mais aussi près du Grallet (photo 2), que le cadastre de 1837 nomme La Ronzée, peut surprendre. Nous pensons qu’il s’agit d’une simple déformation patoisante du même mot. En effet, selon Xaintonge, le Saintongeais dit éronde ou éronze pour désigner aussi bien l’arbuste épineux (il a cheit dans ine bouillée d’éronzes) que l’épine elle-même (jh’ai ine éronde piantée dans le luche-piat). En Saintonge maritime, on préfère d’ailleurs éronze à éronde. Et comme l’explique Raymond Doussinet, ce sont les ronces (au pluriel) qui ont été entendues l’éronce (au singulier)... Bref, les anciens Breuilletons qui ont chassé la bécasse à La Ronze (celle du Grallet qui a donné son nom au Chemin) ou à La Ronzée (selon le cadastre de 1837), bien avant l’urbanisation de cette zone, ne nous contrediront pas ; ils ont bien souvent eu du mal à se dégager des ronciers qui peuplaient alors ces bois.
Et quand une jeune fille se retrouvait malencontreusement enceinte, les méchantes langues (il y en avait déjà) disaient : "Al a cheit su’ ine éronze vrimouse" (elle est tombée sur une épine empoisonnée).