LA RÉGANE
EXTENSION : CHEMIN DE LA RÉGANE
On trouve La Régane et son Chemin partant de la Route de La Grange, au Sud du Grallet. Même si cette orthographe (différente de celle du panneau) est utilisée sur le Plan-guide de la commune et sur l'ancien cadastre, le paysan breuilleton dit plus communément La Ragane. Selon Jacques Duguet (Noms de lieux des Charentes aux éditions Bonneton), on désigne sous ces formes, "des rigoles de drainage mais aussi des ruisseaux, intermittents ou non". Dans un rapport sur les pêcheries de la Seugne, en 1756, Régane s’applique à un bief de moulin.
Le grand lexique du patois charentais publié par Xaintonge confirme la définition : "rigole, fossé étroit, petit sillon que l’on creuse dans la terre pour faire écouler l’eau." Georges Musset y voit, lui, "la partie creuse et allongée faite dans les vignes entre deux rangées de ceps, et où l’on dépose habituellement le fumier." Quant à Raymond Doussinet, sa définition est plus large : "Cours d’eau, fossé, fond d’un sillon où l’eau s’attarde." Il va même plus loin en parlant de la ragane dau thiu qui est "la raie des fesses". Il cite même une admirable expression : "Vouloèr que la ragane dau thiu li sarvisse d’achenau" quand un voisin que l’on n’aime guère se hâte sous une pluie battante...
Ce terme est aussi employé en ostréiculture. Alain Bertin nous précise que la Ragane peut alors être définie comme une rigole. Elle est souvent creusée par le passage repété des ostréiculteurs se rendant à pied sur leurs parcs (notamment dans l’île d’Oleron). Ensuite l’eau du courant descendant entretient cette ragane.