LES OUBLIÉS
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Les toponymes ci-dessous n'apparaissent pas plus sur le cadastre actuel que sur celui de 1837. Ils sont également absents du plan-guide de Breuillet, des cartes IGN, et même... de la mémoire de nos anciens. Pourtant, ils figurent bien dans des archives privées (celles de la famille Tard, notamment) ou dans le journal d'annonces légales La Seudre. Malheureusement, leur localisation est très rarement précisée dans ces documents. Dommage car l'origine de ces toponymes oubliés est souvent intéressante. | |||||||||||||||
L'AIRE Origine selon Albert Dauzat : "du latin area, espace découvert, puis cour, jardin, maison". Ce pourrait être aussi le nid d’un rapace ou une mesure de surface. C’est plus certainement la surface plane où l’on battait le grain (définition du Robert). |
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CADEUIL Ne pas confondre avec le village, célèbre pour ses carrières, que l'on traverse en se rendant de Royan à Rochefort. Notre Cadeuil était Breuilleton avant d'être cédé à Mornac en 1883. Sur le cadastre de 1837, il était présent, dans le secteur de Plordonnier. Selon Jean-Marie Cassagne et Mariola Korsak : "Certains étymologistes ont vu dans Cadeuil une ancienne catanialo ou champ du cade, du latin catanus (genévrier) et du gaulois ialo, terme qui signifiait clairière défrichée dans une forêt. Comme ces défrichements étaient généralement destinés à créer de nouvelles terres cultivables, le mot devint rapidement synonyme de Champ." Cette interprétation semble bien douteuse. Mais en attendant mieux... |
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LA CAILLEBOTTE En Saintonge et même dans l’ensemble du Poitou-Charentes c'est un fromage frais ou un délicieux dessert, apprécié de Rabelais en 1546, préparé avec du lait que l’on faisait cailler à l’aide de la chardonnette (voir article ci-dessous) ou de présure animale. "On utilise aujourd’hui des présures de synthèse", précise l’encyclopédie Wikipédia. On peut rapprocher la caillebotte de la jonchée, spécialité de l’île d’Oléron. Mais tout ceci ne nous dit pas pourquoi ce lieu-dit breuilleton a reçu un nom aussi savoureux... Voici la recette (à la portée des cuisiniers les plus nuls) des caillebottes : Dans une casserole verser 1 litre de lait cru, le porter à 37°, ajouter une cuillère à soupe de présure (à prendre chez le pharmacien), verser dans des ramequins ou dans des bols, mettre au frigo, déguster au moins 24 heures plus tard (de préférence avec du sucre). Une pointe de Cognac (à consommer avec modération) ne peut pas nuire... |
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LA CHARDONNETTE Elle n'apparaît, à notre connaissance, que dans une vente sur saisie immobilière publiée par l'hebdomadaire La Seudre, le 3 septembre 1893. Il y est précisé qu'elle se nomme aussi La Boursaude ; c'est certainement notre actuelle Boursauderie. La chardonnette est un artichaut sauvage dont les fleurs séchées étaient utilisées pour faire cailler le lait afin de réaliser ce dessert typiquement saintongeais, la caillebotte, autre toponyme oublié (voir ci-dessus). |
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LA GARDE Même si on pense immédiatement, comme Jacques Duguet, à Notre Dame de la Garde à qui aurait pu appartenir ce lieu-dit impossible à localiser, on ne peut oublier les propos d'Albert Dauzat qui opte pour l'éventuel souvenir d’une ancienne tour de garde ou d’une forteresse, "du germanique wart latinisé sous les formes warda et wardia". Ce toponyme est très répandu, sous diverses formes, dans toute la France. |
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LAVAU Voir Les Vallées. |
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LA MARISOLLE On ne trouve ce toponyme que dans une vente d'immeubles sur saisie immobilière (La Seudre 03/09/1983). Selon ce document, cette pièce de terre est "sise à la Champagne". Mais quelle Champagne ? Même mystère quant aux origines de ce lieu-dit... On peut juste émettre l'hypothès du nom d'un propriétaire. La Marisolle serait alors la terre de Maris ou même d'Amaris (vieux prénom...). |
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LE PAS On relève ce toponyme (très courant sur tout le territoire national) dans une vente sur saisie immobilière publiée par l'hebdomadaire La Seudre du 11 février 1894. La situation n'est malheureusement pas précisée, mais on peut la supposer proche du marais doux en raison de sa proximité avec d'autres pièces du même lot. En Français contemporain, on traduirait Pas par Passage. Xaintonge précise toutefois : "Le Pas c’est l’entrée d’un champ ou d’une vigne. Les paysages ne sont plus ceux de nos parents, les terres n’étaient pas grandes ouvertes comme aujourd’hui, elles étaient closes de palisses, il fallait trouver le pas pour y entrer. |
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LA PERDRIE Pas de problème quant à l'origine du toponyme qui fait évidemment référence à la perdrix. Il devait s'agir d'un lieu de chasse réputé que l'on peut situer "en" Guillaumine, près de La Cognasse, puisque lors d'une vente immobilière sur saisie, les trois toponymes figuraient dans le même lot (annonce publiée par l'hebdomadaire La Seudre, le 3 septembre 1893). |
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LA PETITE ENCLAVE Si l'origine du toponyme est évidente, sa localisation l'est moins... même si on sait qu'elle est proche du Rougeassier. Ce terrain enclavé, qui ne l'est certainement plus après le remembrement des terres, n'apparaît sur aucun cadstre connu, mais seulement dans une vente sur saisie immobilière publiée par l'hebdomadaire La Seudre du 11 février 1894. Sur le même document, on trouve aussi les enclaves de Candé. Effectivement, il devait y avoir des enclaves un peu partout... |
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LES POUTS FORTS On peut supposer que ce toponyme est proche d'un lieu habité car si l’on en croit Wikipédia dans un article consacré à l’ancienne commune pyrénéenne de Pouts : "Le toponyme Pouts apparaît sous la forme Lo Potz en 1402 (Censier de Béarn)." Or, le site Internet Patrimòni (journal du patrimoine aveyronnais) nous apprend que : "Lo potz (prononcer lou pouts) c’est le puits, en occitan. Toponyme d’origine latine : puteus, puteare." La référence à la langue d’Oc nous prouve l’ancienneté de ce toponyme. Plusieurs puits devaient donc se trouver en ce lieu. Mais pourquoi "forts" ? Peut-être parce qu’ils étaient bons ou parce qu’ils étaient profonds... Toutefois, Albert Dauzat nous suggère une piste un peu différente : Pout viendrait de Pech représentant une forme méridionale du latin Podium, lieu élevé, colline au sommet plus ou moins arrondi donnant, dans la moitié nord, Puy. L'origine de Pouts serait alors identique à celle de Pouyaud (Route du Pouilleau). Alors, Puits ou Puy ? that is the question ! |
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LES RENTES Selon le Dictionnaire de l'Académie française, la rente est "ce qui est dû tous les ans pour un fonds aliéné, cédé ou affermé." Ce toponyme peut donc être comparé à La Louée. En revanche, l'hebdomadaire La Seudre (11-02-1894 et 10-05-1903) qui en fait état dans ses annonces légales, ne nous en donne pas la localisation. Mais comme ces Rentes font partie d'un lot qui comprend Chalézac, on peut supposer une proximité entre les deux toponymes. |
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TERRE DE CHIEN ou LE CHIEN On ne relève ces toponyme que dans les annonces légales publiées par l'hebdomadaire La Seudre. L'édition du 11 février 1894 précise que ces terres se confondent avec celles de Bel-Air. Tandis que le 10 mai 1903 on ne parle que du Chien, "lieu dit aussi Le Placin", en situant ce toponyme dans la section F du cadastre où se trouve également Bel-Air. C'est donc du même lieu qu'il s'agit. Quant à l'origine elle est très certainement due à la mauvaise qualité de la terre tout juste bonne pour les "cheuns" ! Mais chien de chasse, de berger ? ou "cheun de pailler" ? |
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LES TÊTARDS Dans les archives où nous avons trouvé ce toponyme, il est assorti de la mention "ou La Déridelle" ce qui nous permet de le situer, à proximité du Billeau entre l’Allée de La Génétrie et la Route du Billeau. Mais c'est approximatif... Le lieu-dit Les Têtards était peut-être la partie basse de La Déridelle, ce qui expliquerait la présence d’une mare à grenouilles, donc de têtards (larve du batracien). Mais, plus certainement, La Déridelle étant un bois dans sa plus grande partie, Les Têtards étaient ces "arbres écimés et taillés de façon à favoriser le développement des repousses supérieures" (le petit Robert). Nos ancêtres savaient observer la nature et ils avaient du vocabulaire... |
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LA TRAPPE On trouve ce toponyme dans une vente sur saisie immobilière publiée par l'hebdomadaire La Seudre, le 7 mars 1886. Il y est question d'une parcelle cadastrée, mais le cadastre de 1837 ne le mentionne nulle part. Comme ce lieu est indiqué proche du Caillaud, on peut supposer qu'il est passé à Mornac, lors de l'échange entre les deux communes, le 29 octobre 1883. Bref, La Trappe serait passée à... la trappe. Nous voilà bien attrapés ! Quant à l'origine, si on exclut l'ordre religieux des trappistes qui n'a laissé aucune trace dans les environs, reste le sens d'une fermeture... mais plus sûrement d'un piège à bascule installé au-dessus d'une fosse. |
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