LES PATROUILLES
Les Patrouilles se situent entre Taupignac et le Moulin, un peu plus au sud, à proximité du lieu-dit En Grande Lande. Pour ceux qui connaissent le film Un village sous l’occupation, le rapport avec le témoignage de Robert Favre s’impose. Celui-ci nous conte en effet comment un résistant local coupait chaque jour la ligne téléphonique allemande, En Grande Lande, obligeant l’occupant à de nombreuses... patrouilles.
Mais cette origine supposée est trop belle pour être vraie : ce lieu-dit apparaît en effet sur le cadastre de 1837 et n’a donc aucun lien avec la dernière guerre. Toutefois, d’autres occupants (Anglais...) ont peut-être patrouillé là, en des temps beaucoup plus anciens.
À notre avis l’origine de ce toponyme est — comme c'est fréquemment le cas — plus terre à terre. On trouve dans le Littré, une définition du verbe patrouiller : "Marcher, s’agiter dans de l’eau bourbeuse." Le verbe s’employait même au sens figuré puisque le marquis de Mirabeau ne voulait pas "que son fils patrouille dans les fanges de l’intrigue". Le patois saintongeais, qui s’abreuve souvent aux sources du vieux Français, continue d’employer le verbe patrouiller avec le sens de patauger. Mais il a aussi conservé le mot patrouillis comme l’indique Xaintonge qui en donne cette définition : "Le lieu où l’on patauge", avant de citer Raymond Doussinet : "Le patrouillis est ce qui reste d’une patrouille." Le paysan de Taupignac devait donc souvent gauger dans ces Patrouilles.